Jacques Mielcarek

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6 January 2023

William Eggleston - l'art du désenchantement

William Eggleston, ou comment sublimer le banal ?

Que nous dit chatGPT à propos de William Eggleston: "William Eggleston est connu pour son style photographique unique et innovant qui a contribué à changer la perception de la photographie en tant qu'art. Il est considéré comme l'un des premiers photographes à utiliser la couleur de manière expressive et artistique dans ses travaux. Eggleston a utilisé la couleur de manière audacieuse et non conventionnelle, en mettant en valeur des sujets ordinaires et en utilisant des couleurs vives et vibrantes pour capturer l'attention du spectateur. Ses photographies sont souvent qualifiées de "poétiques" et "surréalistes" en raison de leur utilisation unique de la couleur et de leur capacité à capturer l'essence d'un lieu ou d'un moment de manière inattendue. En outre, Eggleston a été connu pour utiliser des angles de vue inhabituels et des cadrages originaux dans ses photographies, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à ses images et les rend encore plus puissantes et expressives. En résumé, le style photographique de William Eggleston est caractérisé par son utilisation audacieuse de la couleur, son sens de la composition et ses angles de vue originaux, qui ont contribué à faire de lui un photographe innovant et influent dans l'histoire de l'art." (chatGPT from opanai)

Peut être qu'au bout du compte, ce qui compte dans un cliché de Eggleston, c'est d'éprouver le temps qui passe, lentement, le temps qu'il a fallu pour prendre le cliché, le temps qu'il a fallu pour s'y plonger dedans en tant que spectateur, le temps qui vient de se suspendre.

La photo m'interroge continuellement sur ce qu'elle est ? quel est cet art étrange dont l'essence est la réalité qui nous inonde sous toutes ses formes, mais qui, au bout du compte, est révélée par le dimensionnement du cadrage et par le fait que le temps ait été suspendu. Chez Eggleston, pas de message social, pas de message sur notre condition, sinon celui d'être heureux parce que nous sommes spectateur inoffensif, contemplatif. Ce banal, en y prêtant attention, ne l'est plus, sublimé qu'il est par l'attention et le point de vue accordé par le photographe puis par le spectateur. Eggleston nous fait pointer du doigt le beau dans l’ordinaire.

“Je suis en guerre avec l’évidence.” (William Eggleston)

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4 January 2023

Saul Leiter - poésie en couleur

Saul Leiter est né le 3 décembre 1923 à Pittsburgh Pennsylvanie, haut lieu de la sidérurgie. Son père rabbin, destine ses fils à suivre le même chemin, c'est ainsi que le jeune Saul fréquente l'école rabbinique jusqu'à ses 23 ans. C'est dans les livres qu'il découvre les peintres comme Picasso, Bonnard, ainsi que les estampes japonaises qui l'influenceront dans sa photographie bien plus tard.

Décidé de devenir artiste, le jeune Saul commence par peindre.

Il arrive à Ne-York en 1946, âgé seulement de 23 ans, décidé de peindre. LA majorité de ses peintures sont abstraites, représentant des aplats de couleur.

En 1947, il commence sa photographie en noir et blanc, par nécessité économique et surtout par, ce qu'il qualifiera de lui même "la responsabilité de la couleur m'effrayait", couleur, rappelons le, qui avait mauvaise presse à cette époque (jusqu' approximativement la fin des années 50), comme un ajout distractif sur les clichés en noir et blanc.

Puis Saul tenta la couleur. Ne pouvant se payer les pellicules ainsi que le traitement en laboratoire, il s’essaya aux merveilleux accidents de pellicules par trop âgées et de traitements peux onéreux, et donc peux scrupuleux dans une reproduction exacte de la colorimétrie. Ces accidents furent un déclencheur pour Saul et constitutifs de son style qui mêle couleurs et abstraction.

Il opte souvent pour un format vertical, et joue avec les espaces négatifs (le vide laissé autour du sujet), qui viennent renforcer, souligner, l'impact graphique du cliché. Une autre de ses techniques, consiste à utiliser les reflets comme espaces négatifs. Et puis l’abstraction.; seuls les éléments graphiques renforcés par la couleur, comptent, impriment, même en présence d'individus. De fait l'individu n'est ni magnifié, ni satirisé, nous ne sommes jamais dans une forme de dénonciation, de misérabilisme, mais bien dans une approche bienveillante et calme, ou les détails du quotidien font le sel de la vie. Les photos, sont le plus souvent, prises à hauteur de l'observateur à sa table de café, me rappelant furieusement l'approche esthétique des films de Jacques Tati. Si la photo est la mise en scène de la lumière, Saul Leiter ajoute la dimension couleur en faisant vibrer des aplats qui se répondent.

"La rue, c’est comme un ballet, vous ne savez jamais ce qui va s'y passer"

"L'important, ce n'est pas où, ni ce que c'est, mais la manière dont on le voit"

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